Pourquoi les femmes perdent de l'argent au travail ET en couple ?

Inégalités salariales et divorce : impact financier pour les femmes | Avocat Nancy

Pourquoi les femmes perdent de l'argent au travail ET en couple ?

PARLONS CASH. PARLONS ARGENT.

L'argent est un sujet tabou. Et souvent ce tabou ne permet pas de connaître le salaire de son collègue par exemple et de savoir s'il y a une inégalité de traitement.

L'argent est également tabou dans le couple. Avocate à Nancy, il arrive souvent qu'à la première consultation pour un divorce, mes clientes m'indiquent qu'elles ne connaissent pas les revenus de leurs partenaires.

Au travail comme en amour, il est pourtant essentiel que les femmes se saisissent des questions d'argent et osent interroger leur conjoint ou leur employeur.

Mais pour oser parler d'argent, il faut d'abord comprendre les structures qui conduisent aux inégalités. Parce que non, ce n'est pas dans votre tête. C'est systémique.

Je suis Bintou Diarra, avocate depuis 10 ans. Je défends exclusivement les femmes en droit du travail et en droit de la famille à Nancy. Pourquoi ces deux domaines ? Parce qu'ils sont indissociables.

Il ne faut pas oublier que l'émancipation des femmes est récente. Concernant le droit de la famille par exemple, c'est le code civil qui détermine les règles applicables.

Le code civil a été rédigé en 1804. Certes, depuis il a connu des modifications mais cela suffit-il à totalement effacer la rédaction patriarcale de ce code ?

Également, les femmes mariées, n'ont acquis que tardivement le droit de travailler.

Dans cet article, je vous montre comment les inégalités au travail se répercutent directement sur votre vie de couple et leurs conséquences sur vos finances en cas de divorce. Et pourquoi, en tant qu'avocate, je défends les femmes dans ces deux domaines.

Les inégalités salariales - D'où ça vient ?

1.1 L'histoire explique tout

Historiquement, les femmes ne devaient pas travailler et se cantonner à la vie du foyer.

En effet, lors de la rédaction du code civil en 1804, la femme mariée était considérée comme totalement incapable juridiquement : elle est inférieure à l'homme et c'est lui, le chef de la famille qui doit décider de tout pour elle.

Il a fallu attendre une loi de 1965 (soit il y a seulement 60 ans!) pour que la femme mariée ne soit plus considérée comme incapable juridiquement. Elle acquiert également le droit de travailler sans l'autorisation de son mari et d'ouvrir son propre compte bancaire.

Néanmoins, cette loi prévoyait tout de même que le choix de la résidence de la famille appartient au mari et la femme est obligée d'habiter avec lui.

Lorsque les femmes ont pu/dû aller travailler, leur salaire était vu uniquement comme un complément du salaire de l'homme de la famille : soit son père soit son mari.

Il était donc considéré comme normal qu'elle ne gagne pas autant qu'un homme puisque son salaire était un salaire d'appoint.

C'est ce qui explique notamment que les métiers dits féminins comme infirmière soient si mal rémunérés alors qu'ils sont essentiels.

La société s'est donc construite avec l'idée que les femmes étaient inférieures aux hommes, tant dans la vie de couple que dans le travail.

Fort heureusement, la société évolue et les femmes ont acquis davantage de droits. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire.

1.2 Les chiffres en 2025

Aujourd'hui, en 2025, où en est-on ?

Les femmes gagnent 22% de moins que les hommes en moyenne. Tous temps de travail confondus.

Vous allez me dire : "Oui mais c'est parce que beaucoup de femmes sont à temps partiel."

Exact. 26% des femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 7% des hommes.

Mais même à temps de travail égal, les femmes gagnent 14% de moins que les hommes.

Et même à poste strictement identique ? Encore 4% d'écart inexpliqué.

Écart salarial femmes hommes France 2025 - 22% 14% 4% selon temps travail

1.3 L'impact de la naissance d'un enfant sur les salaires des femmes

Cinq ans après l'arrivée d'un enfant, les mères perdent environ 25 % de leurs revenus salariaux, par rapport à ce qui se serait produit sans cette arrivée (INSEE). Cette baisse de salaire atteint même 40 % pour les femmes ayant des bas salaires.

Chez les hommes ? La naissance d'un ou plusieurs enfants n'a aucun effet sur leur carrière ou sur leur salaire.

Pourquoi ? Parce que ce sont les femmes qui réduisent leur temps de travail, qui refusent des promotions pour être plus disponibles, qui mettent leur carrière entre parenthèses. Mais aussi parce qu'elles vont subir des discriminations de la part de leur employeur : refus de promotion, mise au placard, licenciement au retour du congé maternité...

Pendant ce temps, les hommes eux poursuivent leur carrière.

1.4 Le piège du temps partiel

Les femmes ont eu et ont toujours majoritairement la charge de la vie familiale : c'est ce qui explique qu'elles sont sur-représentées en temps partiel. Comme vu, seul 7 % des hommes travaillent en temps partiel. Alors que c'est plus d'une femme sur quatre qui travaille à temps partiel.

Avocate en droit du travail depuis plus de 10 ans, je l'ai constaté dans mes dossiers.

Faites le test : combien de femmes dans votre entourage sont passées à temps partiel, notamment à 80 %, pour avoir leur mercredi et pourvoir s'occuper des enfants ? Maintenant, combien d'hommes connaissez-vous qui ont fait le même choix ? C'est aussi éclairant que de regarder dans la salle d'attente du médecin quel parent accompagne l'enfant malade.

Du fait des inégalités de salaire détaillée plus en avant, les femmes vont faire le choix de passer à temps partiel parce qu'elles ont un salaire moins élevé que leur conjoint.

Ce choix a des répercussions non seulement pendant la vie active avec un salaire nécessairement moins élevé mais également à la retraite puisqu'elles ont auront une retraite proportionnelle à ce qu'elles ont cotisées.

1.5 Le plafond de verre

Beaucoup de femmes qui me liront sauront également que certains postes et/ou responsabilités restent réservés aux hommes : les carrières de femmes atteignent un plafond de verre.

Les chiffres le confirment :

En 2022, dans le privé, la proportion de femmes cadres dirigeantes étaient seulement de 29,3 %, soit moins d'un tiers des effectifs.

Et il est là encore très parlant que les cadres dirigeantes sont rémunérées en moyenne 24 % de moins que leurs homologues masculins.

Cette situation me fait penser à celle d'une cliente, DRH d'un groupe de société, qui percevait en moyenne 4500 € de moins par mois que ces collègues, siégant comme elle au comité de direction de l'entreprise. Pourtant elle avait plus d'ancienneté et d'expérience professionnelle que la plupart de ses collègues masculins ! C'est aussi la seule à avoir dû se contenter d'une voiture ayant six ans au compteur alors que l'ensemble des véhicules de ses collègues avait été renouvelé.

Ces inégalités au travail entraînent donc un niveau de vie et une rémunération moins importants pour les femmes pendant toute leur vie active, et quelle que soit le niveau de poste et de responsabilités.

Comment ces inégalités salariales se répercutent dans le couple

2.1 La répartition des dépenses dans le couple

Mais ces inégalités ne vont pas s'arrêter à la porte du monde du travail : elles imprègnent également la vie de couple.

Les hommes au prétexte d'avoir les revenus les plus élevés, vont souvent prendre en charge les dépenses d'investissement tel que le logement, tandis que les femmes auront la charge des dépenses de fonctionnement comme les courses ou l'électricité.

Or, un bien immobilier prend de la valeur et permet à l'homme de récupérer les sommes investies s'il le souhaite, ce qui n'est pas le cas des courses et des vêtements des enfants (Vinted ne compensera pas).

Ainsi, comme le formule de manière très parlante La Fondation des femmes dans sa note « Le côut du divorce », on se retrouve avec « Madame PQ » et « Monsieur VOITURE » : Madame paie ce qui n'a que peu de valeur pendant que monsieur paie ce qui conserve de la valeur et crée du patrimoine.

Je ne peux que vous conseiller la lecture du livre « Le genre du capital » de Céline BESSIERE et Sibylle GOLLAC. Il m'a permis de comprendre comment certains choix faits lors de la vie de couple affectent les femmes et contribuent à les appauvrir lors du divorce.

2.2 La charge mentale = charge financière

Et il y a un autre piège : la charge mentale.

Qui gère les rendez-vous médicaux des enfants ? Les inscriptions à l'école ? Les anniversaires ? Les tâches ménagères ?

En 2023, selon une enquête de l'observatoire des inégalités, les femmes passent en moyenne chaque jour trois heures aux tâches domestiques quand les hommes y consacrent 1 h 45, les mères passent 1 h 35 aux tâches parentales, les pères 41 minutes.

Au total, c'est plus de 4h30 par jour pour les mères, contre à peine 2h30 pour les pères.

Cette charge mentale est chronophage. Elle grignote du temps qui pourrait être consacré à la carrière, aux formations, au réseautage professionnel, au repos, aux loisirs…

D'ailleurs, près de 40% des femmes modifient leur activité professionnelle après une maternité.

Pendant que Madame gère le quotidien, Monsieur fait des heures supplémentaires, monte en compétences, décroche des promotions.

Très souvent, rien n'est prévu par le couple pour compenser cette situation, qui de fait au détriment de la femme.

Alors même que si les femmes n'effectuaient pas toutes ces tâches, les hommes devraient soit le faire eux-mêmes soit subir le coût pour recruter une personne pour le ménage, la garde des enfants…

En France, lors du divorce cette charge mentale, l'accomplissement des tâches ménagères, la prise en charge des enfants, n'est quasiment pas prise en compte.

Certes, la loi prévoit que les sacrifices de carrière pour les enfants ou pour favoriser la carrière du conjoint peuvent être compensés financièrement (via la prestation compensatoire).

Mais avoir assumé seule pendant des années les tâches domestiques et la charge mentale ? Rien n'est prévu pour ça.

2.3 Le choc financier du divorce

Ces choix ne sont pas neutres et ont des conséquences lourdes lorsqu'il y a une séparation ou un divorce.

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Les chiffres sont choquants :

L'année du divorce, le niveau de vie des femmes baisse en moyenne de 25%.
Celui des hommes ? Il baisse de 3% en moyenne.

20 % des femmes basculent dans la pauvreté au moment du divorce et ce taux atteint même près de 35 % lorsqu'elles ont un enfant.

Et ce n'est pas temporaire. Deux ans après le divorce, les femmes n'ont toujours pas rattrapé leur niveau de vie initial qui reste près de 15 % inférieur à celui qu'elles avaient avant la séparation.

Les hommes, eux, ont un revenu qui a augmenté après la séparation de 1,5 % en moyenne.

C'est l'homme qui va le plus souvent conserver le logement notamment parce que sa partenaire n'aura pas les moyens financiers de rester dans le logement. Ainsi, un an après la rupture, l'homme garde le logement où vivait le couple dans 43 % des cas et dans 32 % c'est la femme, et le logement est vendu dans 25 % des cas.

Avocate en divorce à Nancy, je retrouve ces chiffres dans mes dossiers et en me formant sur ces questions d'inégalités, je suis plus à même de vous défendre efficacement.

Avocate à Nancy, je vois ces situations tous les jours dans mon cabinet

Quand mes clientes viennent me consulter pour un divorce, je ne regarde pas seulement le régime matrimonial. Je regarde aussi leur carrière : ont-elles subi des discriminations au travail ? Ont-elles sacrifié leur évolution professionnelle ? Ont-elles des heures supplémentaires impayées ?

Parce que pour bien vous défendre au moment du divorce, il faut aussi réparer les injustices que vous avez subies au travail. C'est pourquoi je défends les femmes à la fois en droit du travail ET en droit de la famille.

Pourquoi je défends les femmes en droit du travail et en droit de la famille

3.1 Parce que tout est lié

Vous comprenez maintenant pourquoi je défends les femmes à la fois en droit du travail et en droit de la famille ?

Parce que ces deux domaines où les inégalités de genre persistent, sont indissociables.

Les inégalités salariales au travail créent des inégalités patrimoniales dans le couple, qui explosent au moment du divorce. Et les inégalités dans le couple impactent la vie professionnelle des femmes.

C'est un effet domino :

  1. Vous gagnez moins que votre conjoint
  2. Vous mettez votre carrière entre parenthèses, notamment pour les enfants
  3. Votre conjoint constitue un patrimoine, pas vous
  4. Vous divorcez
  5. Vous vous retrouvez sans patrimoine, avec un salaire réduit, et la garde des enfants

Et pendant ce temps, votre ex reconstruit sa vie avec son salaire intact et son patrimoine préservé.

3.2 Ce que je fais concrètement

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Dans mon cabinet d'avocate à Nancy, je ne me contente pas de traiter votre dossier de divorce OU votre dossier prud'homal.

Je regarde votre situation dans son ensemble et je vérifie les inégalités que vous avez pu subir, parfois à votre insu.

Il est primordial par exemple lors de votre divorce d'être accompagnée par une avocate qui prend en compte tous ces éléments.

Je pense à titre personnel, que nous sommes encore trop timides dans nos dossiers de divorce et de droit du travail.

Pourtant, ailleurs en Europe, d'autres nous montrent la voie.

On se rappelle de la décision de la Cour suprême du Portugal qui a validé en 2021 la condamnation d'un homme à verser 60 000 euros de compensation financière car elle avait assumé seule les tâches domestiques et l'éducation des enfants.

Le couple était en concubinage pendant 30 années et à la séparation la femme a sollicité cette compensation, qu'elle a obtenu.

Je m'inspire donc de ce qui se fait ailleurs afin de faire bouger les lignes aussi ici.

En droit du travail, je vous aide à :

  • Faire reconnaître un harcèlement ou une discrimination notamment liée à l'état de grossesse
  • Faire reconnaître une inégalité de traitement et obtenir réparation
  • Obtenir des dommages et intérêts après un licenciement abusif
  • Protéger vos droits après un congé maternité

En droit de la famille, je vous aide à :

  • Faire l'inventaire de TOUT votre patrimoine (y compris ce que vous ignorez)
  • Obtenir une liquidation de votre régime matrimonial qui protège vos intérêts financiers
  • Obtenir une prestation compensatoire adaptée

Parce que votre vie professionnelle et votre vie personnelle sont liées. Et vos droits aussi.

3.3 Pourquoi je ne défends QUE les femmes

Je ne défends jamais les employeurs. Jamais les conjoints dans les divorces.

Uniquement les salariées. Uniquement les femmes en séparation.

Pourquoi ?

Parce que pour être investie à 100%, j'ai besoin de croire profondément à ce que je défends.

Et je crois profondément que tant qu'il y aura 22% d'écart salarial, tant que les femmes perdront 20% de niveau de vie au divorce, tant que la charge mentale et familiale reposera sur elles...

...il faudra des avocates qui se battent uniquement pour elles.

C'est mon choix. Je l'assume.

Conclusion

Les inégalités salariales ne s'arrêtent pas à votre fiche de paie. Elles affectent par exemple votre niveau de vie après un divorce.

Alors oui, il faut parler d'argent. Dans votre couple. Avec votre employeur. Avec votre avocate.

Si vous êtes dans l'une de ces situations :

  • Vous gagnez moins que vos collègues masculins à poste égal
  • Vous subissez une discrimination après votre congé maternité
  • Vous envisagez une séparation et vous ne savez pas ce que vous avez droit de récupérer
  • Vous venez de divorcer et vous réalisez que votre niveau de vie a chuté

Contactez-moi.

Je suis Bintou DIARRA, avocate à Nancy. Je défends les femmes en droit du travail et en droit de la famille. J'interviens sur tout le département 54 et sur toute la France avec des rendez-vous au cabinet ou en visio.

Cabinet bilingue français-anglais.

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